Ville de Mouans-Sartoux
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, département des Alpes-Maritimes
Ville de Mouans-Sartoux
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, département des Alpes-Maritimes
Un service public de l’alimentation partagé avec les habitants
Dans les Alpes-Maritimes, Mouans-Sartoux initie de nombreuses actions avec un réseau de partenaires publics et privés, de la recherche et de l’enseignement, du monde agricole, de l’économie sociale et solidaire et du secteur médico-social. A travers la Maison d’Éducation à l’Alimentation Durable, elle met son expérience au service d’autres territoires et contribue activement à expérimenter de nouveaux modèles alimentaires.
Les membres du collectif mobilisés dans le programme Tetraa :
- Chef de file Ville de Mouans-Sartoux
- DRAAF
- ADEME
- région
- communauté d’agglomération du Pays de Grasse
- Un Plus Bio
- Club des entrepreneurs du Pays de Grasses
- INRAE
- Université de Nice
- Réseau CELT
- lycées agricoles d’Antibes
- École supérieure Lumia
- Ecocert
- Terre de Liens
- Agribio06
- Réseau rural
- Adear
- Chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes
- Maison du commerce équitable
- jardin de Cocagne
- AMAP
- EHPAD
- CCAS
Présentation du territoire
Mouans-Sartoux est une ville de 10 000 habitants située sur la Côte d’Azur. Entre Cannes et Grasse, le territoire fait face à une pression foncière importante et aux conséquences des dérèglements climatiques. Commune de tradition rurale, l’économie de Mouans-Sartoux a pendant très longtemps été tournée vers le maraîchage et l’élevage de petits ruminants. L’installation de nouveaux producteurs vient renouer avec cette tradition vivrière.
Enjeux et objectifs
La politique alimentaire du territoire vise à renforcer sa souveraineté alimentaire, à démocratiser l’alimentation durable en permettant un accès équitable des produits contribuant à la santé commune du territoire et de ses habitants. La démarche de la ville s’est consolidée grâce à la création d’une régie agricole municipale. Elle s’inscrit dans la promotion des principes du commerce équitable. Afin d’outiller le développement de sa politique agricole et alimentaire et de répondre aux nombreuses sollicitations d’autres territoires pour partager l’expérience mouansoise, la commune a créé la Maison d’Éducation à l’Alimentation Durable (MEAD) qui focalise et anime l’action des partenaires du Projet Alimentaire Territorial (PAT).
Le projet de transition
Depuis plus de 20 ans, la ville de Mouans-Sartoux œuvre en réseau à la construction d’une politique agricole et alimentaire au service de la santé des habitants et de l’environnement.
– Prise de conscience du lien entre la santé et l’alimentation, introduction du bœuf bio dans les cantines scolaires (1998)
– Ville active du PNNS (2005)
– Création de la 1ère régie agricole municipale de France qui alimente les cantines scolaires (2011)
– Passage au 100 % bio dans les cantines scolaires et triplement des surfaces agricoles dans le PLU de la ville (2012)
– Création de la Maison d’Éducation à l’Alimentation Durable (2016)
– Labellisation Projet Alimentaire Territorial et reconnaissance européenne Good Practice par URBACT (2017)
– Création du Diplôme universitaire “Chef.fe de projet en alimentation durable” (2018)
– 1ère et unique commune en France avec une restauration collective 100% Bio à la crèche, à l’école et au collège (2019)
Les initiatives clés
Le passage au 100 % bio dans les cantines scolaires s’est effectué sans surcoût, grâce à une lutte efficace contre le gaspillage alimentaire, réduit de 80 %. En outre, la ville a presque triplé ses surfaces agricoles malgré la pression foncière.
Les actions de la Maison d’Éducation à l’Alimentation Durable et de ses partenaires s’articulent aujourd’hui autour de deux pôles :
- Le premier vise à poursuivre le renforcement de la dynamique alimentaire à travers le développement économique local autour de l’alimentation durable, la collaboration et la valorisation des acteurs des filières et de ceux qui s’engagent pour la transition, le renforcement et la diversification de la production bio (appui à la mobilisation du foncier et à l’installation, expérimentation autour du logement des agriculteurs et de la logistique des petits producteurs, création d’un marché de plein vent dédié…), et par l’accompagnement et la sensibilisation des habitants (défi «Familles à Alimentation Positive», défi « Entreprises à Alimentation Positive », sensibilisation des enfants, des jeunes et des seniors, éducation populaire, mobilisation et accompagnement des familles précaires…).
Le second pôle d’action vise à transférer l’expérience du territoire. Pour ce faire, la Maison d’Éducation à l’Alimentation Durable participe à de nombreux réseaux d’échange (Club des territoires Un Plus Bio, RnPAT, Pacte de Milan, Territoires de commerce équitable, Eco-maires, AMF, Villes en transition, Déclaration de Glasgow…) ainsi qu’à divers projets européens (OFSP, chef de file URBACT BioCanteens). Elle a initié la création du Diplôme universitaire « Chef.fe de projet alimentation durable », et impulsé la création de réseaux d’échange de bonnes pratiques. Elle a également été lauréate du Programme national de l’alimentation pour l’accompagnement d’autres territoires avec le réseau Cantines Durables – Territoires Engagés (CDTE).
Le citoyen nourrit la ville
Le projet « Le citoyen nourrit la ville » vise à favoriser et accompagner la création de projets citoyens collectifs d’auto-production alimentaire dans une perspective d’échange, de renforcement du lien social et de solidarité avec les plus démunis.
L’idée est que ce projet soit une coordination de petits projets menés par des groupes de citoyens qui à la fois vivent en autonomie et qui, mis en synergie par la ville, créent un projet et une dynamique globale. 6 projets sont en cours de développement (5 potagers partagés et des jardinières de légumes) et un projet de rucher est à l’étude.
L'interview territoire
Gilles Perole – élu délégué à l'Alimentation
A Mouans-Sartoux, nous travaillons la transition agroécologique et alimentaire depuis 20 ans autour de 2 enjeux principaux : la santé et l’environnement. Nous sommes convaincus que les collectivités locales ont un vrai rôle à jouer en la matière, qu’elles agissent à la bonne échelle pour aller plus loin et inspirer les politiques nationales, comme nous l’avons montré avec le 100% bio dans les cantines par exemple. Je crois que la transition vient de la prise de conscience et non forcément du législateur. Nous n’avons pas le choix et notre collectivité construit des politiques publiques prenant en compte les signaux d’alerte de la communauté scientifique. Notre manière de travailler est très pragmatique et concrète dans la mise en œuvre, tout en ayant de grandes ambitions.
Le programme TETRAA s’intègre à notre démarche de partage, engagée depuis 2016, pour aider les autres à avancer, notamment sur le Projet Alimentaire Territorial et la qualité de l’alimentation dans les cantines. Les réseaux permettent également de bénéficier du regard, des idées et des propositions d’autres acteurs. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas, seuls, changer le monde et lutter contre le changement climatique. Il est important que de nombreuses collectivités se mettent en mouvement. TETRAA permettra de montrer, nous l’espérons, que la transition est possible et de porter cet enjeu à l’échelle nationale et européenne. C’est une pierre de plus à l’édifice.