Territoires
Ville de Grande-Synthe
Région Haut-de-France, département du Nord
Territoires
Ville de Grande-Synthe
Région Haut-de-France, département du Nord

Renforcer la participation citoyenne pour favoriser l’accès à une alimentation de qualité

L’ambition pionnière de ce territoire des Hauts-de-France, véritable carrefour géographique et économique, est de faire émerger un système alimentaire plus solidaire et inclusif. Élargir la coopération entre les acteurs, renforcer la participation effective des citoyens à l'élaboration de décisions, sont quelques-uns des défis engagés pour améliorer le cadre de vie.

Les membres du collectif mobilisés dans le programme Tetraa :

  • Chef de file Ville de Grande-Synthe
  • Espace Santé du Littoral
  • Les maraîchers des fermes urbaines
  • La forêt qui se mange
  • Groupement d'Achats de Grande-Synthe
  • Ferme des Jésuites (Groupe Vitamine T)
  • Centre Communal d'Action Sociale
  • L'Abeille Synthoise
  • Maison de l'Initiative (mission locale pour l'emploi)
  • Coopérative de Transition Écologique

Présentation du territoire

Sur la Côte d’Opale, le relief peu marqué de la plaine flamande a facilité le développement de l’urbanisation et de l’industrie à Grande-Synthe. Cet ancien village de maraîchers est ainsi devenu la seconde ville de l’agglomération dunkerquoise, marquée par l’emprise du port industriel. Ses caractéristiques socio-économiques sont à l’image d’un modèle de développement hérité du siècle passé, non durable, vecteur d’inégalités.

Les filières agricoles sont dominées par les productions végétales notamment des grandes cultures destinées à l’export. Malgré une pression foncière forte, on note une dynamique d’installation grâce au projet de fermes urbaines.

Ce territoire est aussi un carrefour écologique et migratoire pour la faune et la flore, accueillant une des plus grandes réserves naturelles régionales boisées.

Enjeux et objectifs

Face à la dégradation des écosystèmes, au changement climatique, aux inégalités sociales croissantes, l’évolution des industries et activités économiques est nécessaire. Les citoyens eux-aussi sont appelés à imaginer de nouvelles façons de vivre, d’habiter, de consommer et de se déplacer.

L’enjeu est donc de renforcer la participation citoyenne, notamment des plus précaires, pour favoriser à l’échelle de la ville l’accès à une alimentation choisie, de qualité, respectueuse de l’environnement et des agriculteurs. La démarche s’ancre dans une expérience collective fédérant citoyens, élus, acteurs économiques et techniciens pour développer un système alimentaire soutenu par l’ensemble de la communauté.

Avec le départ à la retraite de nombreux agriculteurs, la commune et ses partenaires souhaitent faciliter la création d’activités maraîchères biologiques et professionnaliser les porteurs de projet au sein des filières bio locales.

Le projet de transition

Dès les années 1970, ce territoire a pris conscience des limites du modèle actuel. Pour anticiper les crises à venir, la municipalité et les acteurs locaux ont initié une démarche globale de transition écologique, économique et sociale avec :
– La création de l’Université populaire de Grande-Synthe (2010), une structure municipale et un lieu de démocratie participative et de réflexion citoyenne ;
– La démarche « Ville en Transition », suivant le mouvement impulsé par Rob Hopkins, le passage au 100% bio dans les cantines de la Ville et le 1er jardin d’autoproduction potagère en pied d’immeuble (2011) ;
– L’organisation du forum « Vers une autonomie alimentaire locale ? » et la réalisation d’un premier plan d’actions (2013) ;
– La tenue de deux forums de la transition économique, écologique et sociale, qui ont permis la définition d’orientations pour une transition à l’échelle du territoire (2016 et 2018) ;
– Le lancement du projet des fermes urbaines (2017) ;
– Le lancement du plan d’actions « Alimentation et Agriculture durables 2020-2026 »

Les initiatives clés

Le projet des fermes urbaines multi-services a permis l’installation de 6 maraichers sur 12 hectares de terres communales. Il intègre 3 volets : la production de légumes, des actions de sensibilisation tous publics et la formation des maraichers. De même, 6 jardins populaires d’autoproduction alimentaire, qui touchent 180 familles, ont été mis en place en pied d’immeuble. Ils encouragent l’autodétermination alimentaire et le lien social et sont au service de l’éducation populaire.

Pour réduire les inégalités sociales d’accès à l’alimentation de qualité, le choix du 100% bio dans les cantines s’est imposé, avec le souci d’adapter le prix du repas au revenu des parents. 

Enfin, depuis sa création, l’Université Populaire soutient les initiatives citoyennes en faveur de la transition agroécologique et propose des conférences-débats, des ateliers et des cafés citoyens.

Aujourd’hui, la ville lance de nouveaux chantiers qui bénéficient pour certains du soutien du programme TETRAA : lancement du programme de recherche-action « Pour une démocratie alimentaire et l’accès à une alimentation durable pour tou.te.s », création d’un jardin communal solidaire participatif dans la continuité des jardins populaires, ou encore la mise en place d’une Maison de l’Alimentation Durable pour accroître la visibilité des actions de transition et favoriser la collaboration des acteurs de l’alimentation durable.

Les jardins populaires

La ville a créé 6 jardins populaires qui se caractérisent comme étant des jardins d’auto-production potagère de pieds d’immeubles.

A ce jour, 180 familles y cultivent des parcelles de 20 ou 40 m². Les jardins sont participatifs et issus d’un dispositif de mobilisation en porte à porte, d’une concertation (aménagement, règles d’usage…) et portés collectivement par les jardiniers. L’Université Populaire propose aux jardiniers des formations (ateliers agro-écologiques, cuisine alternative…). Les jardins sont un outil d’éducation populaire qui sensibilise et mobilise des citoyens, souvent en situation de précarité, aux enjeux de l’autonomie alimentaire et ils permettent une réappropriation collective de l’espace public en développant le lien social.

 

L'interview territoire

«

Karima Touil – Adjointe de la ville de Grande-Synthe déléguée à la Transition écologique et sociale

En quoi la transition agroécologique et alimentaire est-elle pour vous essentielle aujourd’hui ?

Très tôt, les élus et les associations de la commune de Grande-Synthe ont pris la mesure de l’urgence d’agir dans un contexte de crises multiples et de menaces tout à la fois naturelles et industrielles. Dès les années 2000, nous avons amorcé un processus de transition pour penser la ville de demain et mettre en place des actions qui concrètement impulsent et accompagnent les changements désormais nécessaires, mais aussi urgents et, même, immédiats. Car dans une ville gagnée sur la mer et menacée par la submersion marine et des inondations récurrentes, il fallait lutter contre le dérèglement climatique et, en même temps, contre les précarités environnementales, économiques, sociales et sanitaires dont souffrent les Grand-Synthois. La création d’un atelier d’éducation populaire, de jardins partagés en pied d’immeuble et le projet global d’une ville nourricière ont alors mis en exergue la dimension sociale et populaire de l’écologie et celle, systémique, de la transition qu’elle sous-tend. Et c’est dans ce cadre de politique municipale de transformation écologique et sociale que s’insère la transition agroécologique. Elle s’articule autour de fermes urbaines et de maraichers « bio » et vise une sécurité sociale alimentaire, à savoir l’accessibilité de toutes et de tous à une alimentation durable et de proximité. La transition agroécologique s’accompagne en effet d’emblée de la construction patiente d’une démocratie alimentaire participative et collaborative, et d’une nouvelle citoyenneté.

En quoi le programme TETRAA peut-il vous aider ?

Je tiens à souligner l’adéquation qui se dessine entre d’une part, la politique municipale de transition agroécologique et alimentaire, lancée dès 2013, et celle du programme TETRAA. Le réseau de villes en transition agroécologique et alimentaires que le programme TETRAA tisse, l’expertise, le financement ou les subventions accordés, ainsi que l’accompagnement que ce programme offre et propose, constituent pour la ville de Grande-Synthe l’occasion de consolider les acquis, mais aussi et surtout, de nourrir d’autres projets et de pouvoir les réaliser. Outre le financement partiel de certaines missions au sein de la municipalité, ce programme peut nous aider dans le projet d’une recherche-action qui serait, par exemple, « Pour une démocratie alimentaire à Grande-Synthe et l’accès à une alimentation durable pour toutes et tous ». Car l’enjeu principal de la transition agroécologique et alimentaire est de réfléchir sur les moyens et les outils à mobiliser pour que les citoyens s’approprient cette question et fassent de la thématique de l’alimentation l’occasion de recréer du commun et du lien social. Désormais, l’alimentation est l’enjeu politique nodal, la possibilité pour tous d’une expérience de l’autonomie ou de l’émancipation et un nouveau souffle et fondement du contrat social.

Ressources

En savoir plus

Découvrez cette entretien avec Julian Mierzejewski, chef de projet « éducation populaire et transition écologique » sur les initiatives de Grande-Synthe, pour réinventer son approche alimentaire et agroécologique.

 

 

http://www.ville-grande-synthe.fr/wp-content/uploads/2018/06/dossier-transition-light.pdf

Plan d’action agriculture et alimentation durables 2020-2026

http://www.ville-grande-synthe.fr/wp-content/uploads/2019/04/ferme-urbaine-dossier-de-presse-4pages-light.pdf

Contact

Julian Mierzejewski, Chef de projet transition écologique et éducation populaire
Place François Mittérand - BP 149
59792 Grande-Synthe Cedex
j.mierzejewski@ville-grande-synthe.fr
03 28 29 17 63